jeudi 12 juin 2014

VIDOMÉGON



"Le Bénin traîne la triste réputation du phénomène de ce qu’on appelle les «vidomégons» en langue Fon ou communément «les enfants placés» en français.
Une sorte de préceptorat dans les temps anciens, mais qui s’est transformé au fil du temps en un véritable esclavage moderne."


"La réalité saute aux yeux à chaque coin de rue de Cotonou, la capitale économique du pays : le travail des enfants prend des proportions inquiétantes au Bénin, en particulier dans les villes. Même à deux heures du matin, il y aura toujours un vulcanisateur de 8 ou 9 ans pour réparer votre pneu."
"On distingue deux formes de trafic au Bénin: le trafic interne et le trafic transfrontalier. Le premier consiste à placer l’enfant – appelé alors vidomégon en langue fon – dans une famille éloignée ou chez des tuteurs.


C’est une dérive pervertie de la pratique traditionnelle de 

« confiage » de l’enfant, en vue de recevoir formation, éducation et subsistance dans une famille plus aisée. Les rapports autrefois basés sur la solidarité se sont en effet mercantilisés et le rêve se transforme la plupart du temps en cauchemar.
Les fillettes se retrouvent surtout exploitées comme domestiques taillables et corvéables à merci et comme vendeuses à la sauvette. Les garçons travailleront dans le commerce informel, seront pseudo-apprentis, porteront des sacs de ciment sur les chantiers. L’enfant est devenu un simple objet d’exploitation. Au vu et au su de tous, dans l’indifférence générale." 
Par Marcus Boni Teiga
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